Entre les sombres nuages, et les neiges éternelles étincelantes, la montagne se laisse gagner petit à petit par le printemps. Nous sommes début Mai...
Le chant des tétras-lyres se fait de plus en plus discret à l'aube. Les parades amoureuses du petit coq de montagne vont bientôt finir.
L'écho d'un grand fracas résonne le long des pentes, il s'agit du son des chocs de cornes de bouquetins qui se défient.

Le jour se lève timidement, doucement voilé par de fins nuages. Juste là, à la la lisière de la forêt, un chevreuil s'avance entre les arbres. Il profite des jeunes pousses tendres et appétissantes du printemps.


C'est un mâle. Il a déjà perdu le velours de ses bois, mais son pelage est encore en train de muer. Il ne reste que peu de temps à découvert, et retourne rapidement se cacher à l'abrit de la forêt.



Au loin, l'aube qui s'étale sur les cimes dévoile des sommets encore bien enneigés.
Dans l'immensité des versants, un chamois sort à découvert, en toute tranquillité.


Je reste camouflé dans l'herbe que le givre recouvre encore. Après un bon moment d'observation, le chamois change de direction. Il va traversé au dessus de moi, il faut que je monte rapidement quelques centaines de mètres pour m'installer sans être vu !
Mais chaque effort a son réconfort. A peine installé, le voilà qui sort juste à côté. Il s'avance doucement sur une crête où le soleil vient d'arriver. Instant Magique


Il est encore en pelage d'hiver, mais il ne va pas tardé à changer...
La neige qui vient de se retirer à laisser derrière elle un sol nu qui attire de nombreux chocards.


Et les premières fleurs pointent leur nez, comme les crocus ou les gentianes.


Les bouquetins s'enivrent de ces nouveaux végétaux qui jaillissent de partout. Et cela semble les exciter.
Un trio d'énormes mâles dévale la pente à vive allure !


Et ils s'arrêtent par moment pour se livrer combat.




Et puis repartent...


Sous l'œil amusé du traquet motteux.


Les couleurs du printemps s'étalent jours après jours.

(anémones hépatiques)

Les cours d'eau d'altitudes ont plus de débit avec la fonte des neiges.


Mais il en faudra davantage pour détrôner la cheminée de fée qui se dresse au dessus d'eux.


Les semaines passent, et la verdure remplie le paysage.





Sous la course du soleil, la beauté des couleurs printanière évolue.





La neige fond rapidement avec la forte chaleur, et le cœur de la montagne se dévoile.



Les matinées se succèdent, et je retrouve les chamois qui changent de pelage.




Les petits cabri son nés. Mais les mères les protègent dans des ravins isolés et inaccessibles le temps qu'ils grandissent un peu.



C'est ainsi que l'été avance vers les sommets. Le printemps n'est qu'une saison brève de transition, mais elle est à la fois courte et intense.









Il suffit d'un petit bond de quelques jours, et la vie émerge dans le moindre petit recoin sauvage. Plus bas, dans la forêt, les yeux de la nuit s'entrouvrent vers l'extérieur, un nouveau monde à découvrir des plaines jusqu'aux cimes.
A suivre...