© Guillaume COLLOMBET ~photos de nature~

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MONTAGNE EN EVEIL, entre lueur et obscurité givrée

Publié le samedi 9 mai 2009


Le printemps s'est installé au fond de la vallée, mais les cimes enneigées semblent toujours inaccessibles...
Pourtant là-haut, la faune sauvage s'éveille doucement après un long hiver qui n'est pas encore finit. Les nuages engloutissent les sommets d'heure en heure, et de la neige se remet à tomber, partagée entre les lueurs du jour et l'obscurité des tempêtes.


J'ai envie de monter voir ce qui se passe, de retrouver ces sommets jusque-là inaccessibles, et découvrir cette nature qui lutte encore dans les lumières de l'aube...
Je monte alors un soir sur le versant opposé, pour voir où en est la neige, et voir si je pourrais atteindre ce petit coin reculé que je fréquente chaque printemps pour... (non c'est la surprise, vous verrez plus bas !)
De loin tout parait bon, mais j'aurais peut-être quelques difficultés en montant de nuit...


DRING DRING !!!
Il est 3h30 du matin. Le feu s'est éteint dans le chalet, et le froid à pénétré dans la pièce. Dur dur de sortir des couettes bien chaudes !
Mais il faut se lever, pour être à l'heure. Doucement les vapeurs du café me réveillent. Je finis de déjeuner, de préparer mon équipement pour les conditions qu'il y a en altitude, et je charge le sac sur le dos. Je ferme la porte du chalet, surveillé par la chouette hulotte qui me crie dessus mais que je ne distingue pas dans le noir.


Le ciel scintille de toutes ses étoiles, il n'y a pas un seul nuage. Il va faire beau, mais sûrement très froid au levé du jour.
Juste après le chalet, un chevreuil aboie à côté de moi, dans la forêt immergée dans la nuit. Je continue mon chemin, 1000m de dénivelé m'attendent.
Le silence est maître. Il n'y a aucun bruit sous les arbres. Après trois quarts d'heure de marche, j'arrive à découvert, dans les prés d'altitude. La blancheur des montagnes reflète la lumière de la lune. L'ambiance est mystérieuse et sauvage. Il me reste encore une bonne ascension, et puis j'arrive à mon poste.

A 5h30 des oiseaux chantent déjà. Les étoiles disparaissent au fur et à mesure. La nature se réveille, et le jour se pointe sur une pointe, de roche et de glace. J'attends, camouflé, dans la neige et le givre, à 2000m d'altitude. Le froid devient encore plus intense pendant cet instant où la nuit cède la place au jour.


Depuis un petit moment, j'entends un chant qui résonne dans les vallons. Je surveille les alentours tout en restant immobile, mais il n'y a toujours rien de visible.
Et puis, un chant retentit juste-là, juste dessous moi. J'attends encore, afin que la lumière soit suffisante pour faire des photos.
Timidement, j'imite le chant. Et le maître du secteur réagit immédiatement. Pas à pas, il s'avance à découvert, il sort des arcoces, et vient dominer son domaine.


Les tétras-lyres entrent en parade nuptiale. Chant amoureux, beauté du plumage soigné et gonflé, combat des rivaux sont les maîtres mots de ces parades. Quel spectacle, juste quand on a la chance d'observer un oiseau aussi discret qui fait le beau et se pavane sur la neige.


Le jour saupoudre légèrement les chaines de montagnes alentour sur un ton rosé. Le décor est magnifique, avec ce petit coq qui fait le beau juste devant moi.


Quand un autre mâle lui répond, il saute parfois sur place de quelques mètres de haut en battant des ailes, pour montrer sa présence et que cette place de chant est à lui.



La montagne s'anime avec l'amour des tétras, et elle s'enrichit aussi en végétation avec des crocus qui poussent là où la neige se retire.


Quand le jour devient trop fort, les tétras-lyres retournent se réfugier sous les aulnes verts et les épicéas.



Sur le côté, un chamois avance furtivement le long d'une arrête.


Le givre et la glace sont encore bien présents à cette altitude, et le froid rappel que le printemps n'est pas encore bien installé ici.




Alors que j'étais assis, un animal traverse sur la neige dans mon dos, à quelques mètres et puis disparait. Alors je pars discrètement pour essayer de le retrouver, je pense qu'il n'est pas aller bien loin.
Derrière une bosse, je tombe né à né avec un bouquetin. Mais ce dernier n'observe pas que moi. Alors je regarde dans la même direction que lui, et... quelque chose se dresse !


Il s'agit de mister renard, qui surveille les campagnols.



Dans l'immensité blanche, des bouquetins se regroupent pour atteindre les arrêtes dégagées de neige où l'herbe refait surface.


La traversée est périlleuse, car la neige est de plus en plus lourde avec la chaleur qui revient chaque jour. L'herbe à séché dessous, et une fine plaque d'eau coule entre l'herbe et la neige avec le réchauffement du sol et de l'air. Le top pour les avalanches quoi !




Cependant, la neige a déjà désertée certaines vires.



Plus bas, la forêt s'éveille aussi timidement.


Professionnels de la discrétion, discernez vous tous ces animaux qui se cachent entre branches et écorce ?


De l'écureuil au grimpereau qui monte le long des troncs, ce n'est pas toujours facile de tous les distinguer.


Le petit sifflement aigüe de la gélinotte se laisse entendre dans les sous-bois. Je m'avance très lentement, je scrute toute les souches, toutes les branches mortes, mais je ne voit rien. D'un seul coup, il y en a une qui s'envole et se pose dans l'arbre juste devant moi. Je ne la distingue pas, mais je sais qu'elle est là.
Curieuse, elle s'avance le long d'une branche. Je me prépare à prendre une photo, j'attends, jusqu'à ce que la tête soit visible dans une trouée pendant un très court instant.
CLIC, c'est dans la boite.
Cette rencontre est assez rare, car cet oiseau c'est rester extrêmement discret.




Les pousses de mélèze apportent une petite tâche de couleur et une touche de vie dans la forêt.



Voilà pour ces petites rencontres, je crois que les images parlent d'elles-mêmes, car chacune possède une longue histoire.
C'est toujours un instant magique de voir l'aube se lever en montagne, et d'être au cœur des éléments. On ressent vraiment les forces et les faiblesses d'un monde en fragile équilibre. Le froid toujours au rendez-vous réveil un peu, quand je pense que la grand-mère me disait "quand le coucou chante il ne gèle plus"... haha, il a assez chanté dans la forêt, mais pour le gel, la montagne en a décidé autrement ! ;-)


Perdu dans l'immensité, la vie sauvage fait son chemin. Seulement, c'est aussi à nous de veiller que cette immensité ne devienne pas un désert.



Aller, Mr. goupil vous fait un petit clin d'œil et vous dit à la prochaine !


Guillaume COLLOMBET

Bouquetins et alentours...

Publié le vendredi 8 mai 2009


Au cœur des vires rocheuses et des falaises escarpées, les bouquetins s'agitent sous les premiers rayons de soleil du printemps.


Entre agilité parfaite et équilibre au bord du vide, c'est toujours impressionnant de les observer !




Le printemps c'est bien installé, et les bouquetins se regroupent pour aller manger les bourgeons qui recouvrent les arbres.


Mais ils ne sont pas seuls. D'autres animaux retrouvent l'air libre après un long hiver.



La verdure jaillie de toute part



Les bouquetins n'hésitent pas à faire quelques acrobaties pour atteindre toutes ces pousses tendres et appétissantes.






Un couple de lézard vert sort calmement au creux d'un rocher.





Pas très loin de là, un lièvre traverse la forêt où la neige s'est retirée il n'y a pas longtemps.


Pelage mimétique, on le distingue à peine au cœur des feuilles mortes.






Les animaux commencent à changer de pelage. Leur épaisse fourrure leur a permis de passer l'hiver.




Mais pendant que certains s'adonnent à la tendresse,


d'autres se bousculent au dessus de 70 m de vide !



Un jeune chamois (éterlou) s'avance méfiant dans un pré, puis il se met à manger l'herbe tendre dans le calme d'une matinée.


Il s'en va ensuite au frais de la forêt, quand le jour se fait trop fort.


Pendant ce temps, les bouquetins se déplacent dans un décors de roche sculpté par le ruissellement de l'eau.



Le soir arrive, un lapin joue a cache cache dans le pré, derrière quelques brindilles.



Au dessus, les bouquetins vont aller se coucher.


Au loin apparaissent les montagnes mangées par les nuages.
Vers les cimes, la neige est encore là. Le printemps n'a quasiment pas effleuré ces sommets qui restent glacés. Là-haut, à l'aube des premières lueurs, le monde sauvage s'active timidement. Quelque chose s'avance, chantant son amour avant que le jour ne se lève...
A suivre...