© Guillaume COLLOMBET ~photos de nature~

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VANOISE, quand la vie sauvage sillonne les plus hauts sommets des Alpes.

Publié le jeudi 23 juillet 2009


Fin juin, l'été est déjà bien installé dans la vallée, alors que le printemps effleure à peine les sommets.
C'est à cette époque que je vous emmène découvrir le tour des glaciers du parc national de la Vanoise, premier parc national de France créé en 1963.

Jour 1 : Bellecombe 2307 m - Pralognan la Vanoise 1418 m

Le jour se lève à peine, et je pars du parking de bellecombe. Il est 5h15 du matin. Rapidement, je monte vers plan du lac, où l'aube éclaire les glaciers qui se reflètent dans l'eau.


Tout est calme, l'ambiance est magnifique. Juste après le lac, une quinzaine de chamois traverse le pré en silence. Un peu plus bas, le chant amoureux des lagopèdes résonne encore dans la montagne endormie.

Je descend jusqu'au refuge d'entre deux eaux, avant de remonter un peu le long d'un torrent, et de commencer l'ascension vers le col de la vanoise.


Il fait grand beau, il n'y a rien dans le ciel si ce n'est qu'un peu de brume vers les sommets du glacier de la grande casse.


Je finis la montée la plus raide, et arrive au bord du ruisseau de la vanoise en même temps que le soleil. Juste de l'autre côté, j'aperçois quelques bouquetins. Je m'approche doucement et découvre un jeune né ce printemps qui reste caché derrière sa mère.


Avec le soleil et la chaleur qui s'installe déjà, la neige commence à fondre, et l'eau ruissèle de toute part, pour le bonheur des fleurs.


Le cabri de bouquetin fait d'impressionnantes cabrioles, mais il ne s'éloigne jamais beaucoup de sa mère. Ce sont les jeux chez ces petits animaux qui permettent à leurs muscles de bien se développer.



Je continue mon chemin le long du ruisseau et des lacs, pour arriver vers le col de la vanoise avec quelques marmottes.



Je redescend en fin de matinée vers Pralognan la Vanoise par le lac des vaches.





Et après avoir manger un bout sur un rocher sculpter par l'érosion, je pars rejoindre le camping isertan où je passerais la nuit.

Jour 2 : Pralognan la vanoise 1418 m - refuge de la dent parrachée 2511 m

Je rejoins des amis le lendemain pour partir en direction du col d'Aussois. Il fait très chaud lorsque nous montons.



Après avoir traverser dans la neige, nous arrivons au col dans l'après-midi.


Des nuages commencent à surgir de derrière les sommets, il faut faire attention en montagne car la météo change vite.

Soudain, une femelle bouquetin surgit d'un rocher, et puis une deuxième la suit.





Nous montons sur le côté, à plus de 3000 m. La vue est magique, avec ces glaciers qui semblent surgir des nuages.



Et nous descendons en direction du refuge du fond d'Aussois.


Une fois en bas, le soleil joue à cache cache avec les nuages.



Nous nous arrêtons près d'une marmotte, et puis... Il faut y aller, il nous reste la dernière grimpette jusqu'au refuge de la dent parrachée

A peine arriver au refuge, une averse éclate... Il était temps. Et puis tout se calme, et un coucher de soleil rose anime la soirée, il devrait faire beau demain.



Jour 3 : refuge de la dent parrachée 2511 m - refuge de l'Arpont 2309 m

Nous partons avant l'arriver du soleil, au dessus du lac de plan d'amont.


L'autre versant est déjà éclairé.


Nous progressons sur le sentier balcon. Au loin, le glacier de la barre des écrins se dresse vers le soleil.


Les prairies sont bien fleuries à cette époque de l'année.



Et quelques petites edelweiss ont déjà poussées.


En contre-bas, le monolithe de Sardière se dresse au dessus des arbres. Cette impressionnante aiguille fait 93 m de haut !
Elle a été gravit pour la première fois le 27 Septembre 1959 par Michel Paquier, figure emblématique de l'escalade en Maurienne. Il a terminer l'ascension de nuit sous la pluie, et a été rejoint par André Cognet qui l'a assuré au départ. Les deux sont redescendus en rappel dans l'obscurité.


C'est aussi au pied de ce monolithe qu'a été inauguré le parc national de la Vanoise.

Plus loin, notre sentier nous guide vers de belles chutes d'eau.


et vers d'ancien chalet en pierres, désormais habités parfois par de nouveaux locataires...


Comme cette vipère aspic



Plus loin, nous arrivons au refuge de l'Arpont où nous dormirons cette nuit, en compagnie de quelques marmottes.


Nous avons un peu de temps, alors nous en profitons pour monter au lac de l'Arpont, qui se trouve pied du glacier.



La couleur de l'eau est incroyable, tout comme le décors avec le glacier qui vient presque se jeter dans l'eau...


Nous redescendons nous mettre à l'abri, car il y a de grande chance qu'un orage arrive.


Et ça n'a pas manqué. Même lors de belles journées, les averses sont souvent fréquentes le soir en altitude. Mais elles ne durent souvent que peu de temps.


Jour 4 : refuge de l'Arpont 2309 m - refuge du col de la Vanoise (Félix Faure) 2517 m

L'aube se lève sur les marmottes.


La montagne qui s'éveille est magnifique. Il faut profiter du calme et de la fraicheur du matin pour partir, une fois les sacs à dos chargés.


Sur le chemin, des bouquetins traversent un ruisseau qui s'écoule le long des grosses pierres.



Nous en croisons un plus vieux sous le dôme de chasse forêt.






Nous nous arrêtons vers midi au bord des lacs des Lozières, où marmottes et grenouilles profitent de la tranquillité.



Nous reprenons notre route en début d'après-midi, en direction du col de la Vanoise. Et lorsque nous rejoignons le chemin par lequel je suis arrivé le premier jour, une femelle bouquetin descend le sentier, et... une marmotte le monte ! Dans un lacet, les deux se croisent avec grande surprise et partent à toute vitesse. Puis la marmotte curieuse s'arrête, et la femelle bouquetin s'approche.


Un peu plus haut, deux chamois parcours le pied de la falaise, surplombant les lacs.



Plus loin, au pied d'un pierrier, une hermine bondit à vive allure comme une fusée. Elle part en chasse.



Et puis là, pas très loin du col de la Vanoise, un petit museau renifle l'air.



Il s'agit de petits marmottons qui sont sortis de leur terrier depuis à peine quelques jours.


Ces petites boules de poils sont vraiment amusantes, on ne s'ennuie pas à les regarder !




Attention, dans certains endroit, les marmottes se sont habituées à l'homme, elles n'ont plus peur. Surtout ne leur donner pas à manger, même juste pour une photo, car elles ont de grave maladies à cause des biscuits et chocolat, elles sont faites pour manger de l'herbe !


C'est avec elles que nous passons la fin d'après-midi, avant d'aller se reposer dans le refuge du col de la Vanoise


Dernier jour : refuge du col de la Vanoise 2517 m - Bellecombe 2307 m

Il ne reste plus qu'à mes amis de descendre à Pralognan, et moi plus qu'à rebrousser chemin... Mais vu que nous avons un peu de temps, ce matin, nous décidons de partir sur un glacier. Alors que nous traversons sur un névé de neige, un lagopède alpin (ou perdrix des neiges) s'envole.


Mais il ne se pose pas très loin, et nous le retrouvons facilement.


L'hiver, cet oiseau devient entièrement blanc. Là il est en train de changer de pelage. S'il se blottit contre un caillou, il devient presque invisible tellement son camouflage est adapté au milieu.



Nous sommes monter pour finir sur une crête, à plus de 3000m entre le glacier de la Réchasse et le glacier de la Roche-Ferran...
Dans l'immensité blanche prend fin cette aventure, il ne reste qu'à reprendre la route. Peut-être nous retrouverons-nous un jour avec ces mêmes sommets.

C'est ainsi que va la vie en Vanoise.




Aux prochaines images !

LES YEUX DE LA NUIT, un autre regard des plaines jusqu'aux cimes

Publié le vendredi 3 juillet 2009


Le temps des naissances est arrivé. Partout la végétation explose dans un tumulte de couleurs et de parfum, éclairé par les lumières de l'aube et du crépuscule.



Dans une clairière, la rosée du matin a déposée sa fraicheur.



Les lys martagon et les brins de muguet sauvage fleurissent de toute part.


Le soleil se lève, et soudain, un cri retentit dans les arbres alentours !


Je connais ce chant, c'est un rapace nocturne. Mais pourquoi crie-t-il à cette heure-ci ?
Je m'approche pour regarder s'il y a quelqu'un dans le creux d'un pommier, aux abords de la clairière, mais la cavité est vide.
Juste à quelques mètres, je m'avance sous un mélèze en direction de l'oiseau qui chante, et cela semble l'exciter davantage.
Lorsque je lève la tête, je me retrouve face à face avec une petite boule de plume à moitié endormit, perchée dans les branches basses !


Il s'agit d'une petite chouette hulotte qui a quittée son nid il y a quelques jours tout au plus pour aller dans le premier arbre à proximité.


En fait, c'est la mère qui me criait dessus car j'approchai trop près son petit. Elle le surveillait constamment, depuis un grand frêne situé en contre-bas.


Alors, doucement je m'écarte pour observer la petit s'endormir en toute intimité.


Le soleil va arriver, sur la verdure.



Dans la plaine du fond de la vallée, un petit lapin fait sa toilette doucement entre les fleurs.




Certaines fleurs semblent s'envoler, il s'agit d'innombrables papillons qui battent des ailes dans la prairie.





Le milan noir survole cette étendue avant de s'élever dans les airs.


Plus haut en altitude, de la neige est tombée pendant la nuit.


Là aussi, au cœur de la montagne, la rosée du matin est bien présente.




Les bouquetins sont montés vers les sommets.


Les chocards s'éveillent et s'envolent le long des versants à moitié ensoleillés.


Juste dessous, un chamois traverse sur une crête, en ombre chinoise devant les névés de neige.



Avec les chamois et les bouquetins, les marmottes sortent de leur terrier pour prendre le soleil.



Certains chamois n'hésitent pas à monter chercher la fraicheur au cœur de l'immensité des glaciers et des neiges éternelles d'altitude.


Les marmottes quant à elles préfèrent se rafraichir vers les cours d'eau.


Et puis... Le soir arrive sur la vallée, éclairant les sommets comme les plaines.



Un lapin sort dans les douces lueurs,


surveillé par un renard qui le fixe, le regard gourmand, tapis dans l'herbe.



Plus haut dans la forêt, l'écureuil surveille les environs.


Et je retrouve la petite boule de plume pas très loin...


Adossé contre le tronc du mélèze pour dormir tranquillement et être en forme pour la nuit qui arrive.




Maman reste toujours pas loin de toute façon, alors tout est calme.




C'est ainsi que s'endort la vallée...







La vie grandit, cachée dans un petit coin secret... Bientôt cette petite chouette ne sera qu'un son qui retentira au cœur des profondes nuits.


A bientôt !