L'aube se lève sur la montagne. De la neige est tombée récemment sur les hauts sommets...


Un chamois remonte tranquillement le versant dans le calme et l'ombre du matin.


Le lac est presque devenu glace. Il ne reste qu'une infime portion d'eau libre qu'une petite bise de vent glacial vient troubler. Lentement le soleil arrive sur le versant d'en face, et illumine la pente. Seul un doux reflet doré s'étale sur l'eau entre les deux rives glacées et vient réchauffer la vue de ce paysage. Mais cette source de chaleur n'est qu'une illusion, le froid persiste en terre d'altitude où le lièvre variable et le lagopède affrontent déjà les prémices de l'hiver.

Les jours se succèdent, la météo change. De belles journées d'automne arrivent. La forêt de mélèze a revêtu sa robe d'or, avant que le manteau blanc ne recouvre tout.


Un chant résonne au beau milieu de la zone de combat, limite supérieure de la forêt où les arbres luttent pour leur survie. Ici, au sommet du grand mélèze qui domine la mer de nuage, un oiseau est posé.


C'est lui qui semble roucouler. Il profite doucement des premiers rayons de soleil, puis s'enfonce en silence au cœur des nuages.


En contre-bas, sous le couvert des arbres une jeune biche profite du beau temps.


Et les petits passereaux comme cette mésange vont et viennent cherchant la nourriture disponible avant l'hiver.


Mais tous les matins ils sont réveillés par ce chant qui résonne discrètement...



A l'aube d'une belle journée, tout est calme, tout est silencieux. Le soleil apparait timidement au-dessus de l'autre versant et soudain, le maître des lieux arrive, d'un air décidé !


Il vient se poser sur une petite place à découvert et se met à chanter.


C'est un magnifique tétras-lyre mâle. Il chante à l'automne pour assurer la dispersion des jeunes et pour conserver sa petite arène de parade qu'il animera au printemps.
Un jeune coq âgé de quelques mois dit "non maillé" surveille la scène perché sur une branche à quelques mètres de là.


Semaines après semaines, le chant du petit coq de montagne s'atténue.


Il ne devient plus qu'un souvenir... Un instant magique de tétras-lyre chantant joyeusement avec sa couronne rouge flamboyante et ses plumes noires aux reflets bleus qui illuminent l'aube...



De belles journées ensoleillent encore la vallée. Inquiet, un accenteur alpin posé sur son rocher recouvert de lichen scrute le ciel.


Un aigle royal plane en tournant dans un courant d'air chaud ascendant.


Semblant sortie tout droit des anciennes histoires de montagnard, le roi des airs déploie ses ailes et vient se poser au sommet d'un pic rocheux inaccessible qui se dresse dans le ciel et domine toute la haute montagne.


L'aigle est intrigué, un autre oiseau vient survoler son immense territoire. Quel est ce gigantesque planeur, virtuose du vol en altitude ?


C'est un jeune gypaète barbu dans sa première année. C'est un oiseau de passage qui peut parcourir de longues distances avant de s'installer sur un territoire. L'aigle a rapidement compris que cet oiseau n'était pas un concurrent pour lui, le gypaète n'est pas capable de chasser, il ne cherche que les carcasses d'animaux morts pour en prélever les os...

Dans la nuit, la température a chuté. Au petit jour, toute la montagne est givrée.


Un jeune cerf s'attarde au-dessus de la forêt et remarque quelque chose qui se met à bouger.


Tout semblait figé par le givre, et pourtant dès les premières lueurs deux cornes se déplacent dans le pré.


Un chamois se lève, surveillant la vallée.


Le réveil est un peu dur. Il est en pleine période de rut, il se nourrit peu et se dépense beaucoup dans cet univers de givre.



Le ruisseau a entièrement gelé cette nuit. Un changement de météo se fait ressentir, l'automne n'est qu'une brève transition, l'hiver va arriver.



Pour les chamois, s'occuper de monsieur météo n'est pas la priorité du moment. Les mâles sont plutôt intéressés par les femelles.




Mais le temps change vite en montagne.


Ce qui ne semble pas tracasser les bouquetins...


De toute façon les chamois ont déjà revêtu aussi leur épais pelage d'hiver.


Heureusement, car en quelques minutes les nuages descendent et engloutissent les sommets. Un grand corbeau s'avance devant un rideau de neige qui s'étale.


Tout se mélange, tout se confond, tout devient blanc.


Quand le jour se lève, tout est blanc.


Une chevrette s'avance doucement sur ce tapis de coton. Au-dessus d'elle, les mélèzes n'ont pas encore perdu leurs aiguilles.



Plus haut, rien ne semble arrêter les chamois dans leurs élans amoureux.



Un autre gypaète barbu âgé d'environ 4 ans vient les survoler et les regarde curieusement dévaler les versants avant de partir prospecter les massifs environnants.


Pendant la saison des amours, les chamois mâles essayent de s'approprier un groupe de femelles qu'ils surveillent constamment.


Entre les cristaux de neige qui scintillent sur le sol et la couleur dorée de l'herbe sèche, un fin rayon de soleil vient éclairer timidement la scène..


Si un mâle s'approche trop d'un groupe de femelles déjà surveillé par un rival, alors une incroyable course-poursuite peut se déclencher. Aucun élément ne semble arrêter ces animaux.



Quelques nuages s'accrochent sur une cime et se déplacent lentement, comme si la montagne respirait.

Le soleil se couche, il ne reste qu'une petite lueur qui scintille encore dans un dernier regard.



C'est ainsi que le jour s'achève...


Espoir
Le soir arrive, et dans une indescriptible magie de couleurs, les sommets enneigés s'embrasent et se consument lentement avec l'arrivée de la nuit...


Il est temps de rêver. Temps de rêver à l'immensité blanche des sommets qui s'étale dans un paysage vierge, simple et pur.


De rêver ici dans un petit coin reculé, à une île qui se dresse au milieu d'un océan blanc. Perché sur cet îlot qui dérive au milieu des flocons qui roulent sur la neige gelée, une fine silhouette de chamois s'avance et affronte l'hiver...


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Guillaume Collombet

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